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Publié dans Le Quotidien d'Oran le 22 - 12 - 2016


Un pas en avant, deux en arrière, c'est le rythme de la valse sur laquelle danse Mme Benghabrit, faisant du surplace et tournant sur elle-même. Sa venue à la tête d'un secteur moribond était saluée par beaucoup de ceux qui avaient des haut-le-cœur d'assister au naufrage programmé de l'enseignement scolaire qui dérivait sur un radeau bricolé et pris dans la vague. Certes, la tâche n'était pas facile à cause du conservatisme et des vieilles valeurs féodales qui nichent encore dans tous les rouages de la citadelle. Cependant, ses fans avaient gardé l'espoir de la voir triompher contre les dinosaures fossilisés dans les régressions triasiques. Aujourd'hui, il semble que la tempête a fini de l'avoir à l'usure et elle n'est plus en mesure de tenir la voile sur le cap qu'elle aurait tracé. Elle lâche les cordes face à l'effet des vents tournants et ne se soucie plus des dégâts causés. Sinon comment expliquer ses volte-face à chaque fois que des gamins chahutent dans les cours de récréation ? Ses détracteurs ont trouvé des failles dans ses approches et en profitent pour la faire plier. Ses abdications répétées ne sont plus comprises par le monde de l'Education, ses décisions semblent hâtives et non mesurées et sa crédibilité est entamée.
Comme mardi dernier, les enseignants étaient surpris d'apprendre que les vacances d'hiver commenceront l'après-midi même et seront rallongées jusqu'au 08 janvier 2017, alors qu'elles étaient prévues pour jeudi 22 décembre et ne dureraient que dix jours. Ces coupes qu'elle voulait faire dans le calendrier des vacances scolaires sont motivés par le fait de mettre à niveau le volume horaire annuel d'enseignement à 32 semaines ouvrables, mais il serait très difficile de l'atteindre, d'abord pour des raisons climatiques qui ne le permettent pas à cause de la longueur de l'été qui rentre tôt et dure jusqu'à la fin du mois d'août, ensuite les conflits sociaux récurrents qui provoquent des grèves souvent longues et injustifiées. La seule solution pour garantir une année scolaire de 32 semaines ouvrables, sans toucher aux quatre semaines de vacances scolaires, serait que les élèves reprennent, effectivement, les cours le 01 septembre et font les compositions de fin d'année scolaire durant la dernière semaine du mois de mai. Sans ignorer le temps gâché quand les élèves terminent les compositions à deux semaines de leur sortie en vacances du 1er et 2ème trimestre, pendant cette période ils sont psychologiquement détachés d'assister aux cours et font subir un énorme poids sur les équipes pédagogiques et administratives.
Il semble que le système éducatif algérien s'est englué dans un populisme archaïsant qui veut que tous les enfants aillent au lycée et à l'université -qui ne produit presque souvent que la médiocrité- au lieu de chercher l'excellence et la qualité créative et innovante. Pour ce faire, il faut d'abord nettoyer l'assise avant de bâtir quoi que ce soit dessus.

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