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Ahmed Farrah Publié dans Le Quotidien d'Oran le 21 - 04 - 2016


Partout où la jeunesse se sent éloignée de son futur qu'elle ne maîtrise pas, elle commence, dispersée çà et là, à se poser des questions sur son devenir. Elle ne supporte plus le tutorat et le paternalisme infantilisant de ceux accrochés à leurs seuls intérêts, pour lui imposer le chemin à suivre, qui semble la mener nulle part. Le jacobinisme politique est face au mur. Il ne peut plus répondre aux espoirs des nouvelles générations connectées aux routes de l'information instantanée. Aujourd'hui, plus que jamais, il est clair que ceux qui tiennent les rênes des Etats ne sont pas, forcément, les plus méritants ni les plus compétents parmi les élites, mais souvent les plus accommodants aux régents et les plus conciliants pour ne pas se faire éjecter, hors des centres des pouvoirs. Les scandales financiers et le déballage médiatique des establishments éclaboussés par les affaires, montrent l'ampleur de la délinquance du monde politique, censé être exemplaire. La faillite des systèmes injustes et inégalitaires se fait ressentir dans le chaos et le désastre dans lequel se débattent les faibles encore fragilisés par l'insolence des « fondés de pouvoir du capital ». Des mouvements d'indignés non violents et non portés à l'affrontement tentent de s'opposer aux politiques d'austérité qui ont réduit, sans précédent, le niveau de vie dans beaucoup de pays européens. En France le mouvement ‘Debout la nuit' occupe depuis des semaines les places publiques et rappelle aux politiques que tous les hommes ont droit à la liberté et à une vie digne. La logique absurde de l'exclusion fait grossir une minorité de riches, tout en renforçant la précarité de pans entiers d'une jeunesse diplômée. Le « précariat » est la nouvelle réponse du capital aux revendications du prolétariat. Ceci débouchera certainement, au suicide collectif. Jusqu'à quand cette situation va-t-elle perdurer encore ? L'Histoire a, toujours, été au rendez-vous des grands moments des peuples. Seule la décentralisation de la décision, permettant à des populations de se prendre en charge et d'engager leur destin, dans le sens de leurs intérêts, peut leur rendre le sentiment de dignité. Cela est certes indispensable mais combien même insuffisant sans une régionalisation naturelle, ancrée dans l'histoire, est intégrée à l'ensemble unique. Cela surpassera sûrement les incohérences liées à la gouvernance locale et aux disparités régionales. Aujourd'hui, le développement de régions entières se trouve plombé par des responsables locaux passagers, ignorant les valeurs historiques ou sentimentales qui lient des personnes à leur territoire, à leur sol. Ils décident pour eux du choix, de la forme et des emplacements des édifices et des projets à réaliser, ne tenant pas compte des opinions de la population locale ni de ses vœux. Ailleurs, en Suisse, on fait des referendums populaires pour tout ce qui touche à la vie publique, mais là je m'égare, un petit peu… Raïna n'est pas Raïhoum.

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