Benghebrit, courir après le mensonge

En Algérie, la communication officielle est souvent catastrophique et se retourne à chaque fois contre ceux qui la font. Aujourd’hui, madame Benghebrit est dans l’œil du cyclone pour avoir laissé entendre qu’à partir de la prochaine rentrée scolaire, l’enseignement se fera en arabe dialectal. En réaction , les réseaux sociaux s’enflamment , elle se fait attaquer de toute part, par des médias et une certaine presse arabophone qui n’a jamais été tendre avec elle, par des députés de tout bord, du FJD, l’Algérie verte (MSP, Ennahda, Islah) et du Mouvement pour la construction nationale (MCN), ils estiment dans un communiqué commun qu’elle « a franchi les lignes rouges en visant les fondements de la société algérienne,(…) c’est un précèdent dangereux dans l’histoire de l’enseignement en Algérie (…) de nature à faire exploser l’identité et l’unité nationales » et demandent son départ immédiat du gouvernement. Le ministère de l’Éducation nationale a démenti, mais tardivement, a travers les réseaux sociaux cette mauvaise interprétation malencontreuse et a corrigé le sens donné à ces allégations tendancieuses qui visent à faire avorter les réformes qu’elle a initiées, et qui ne sont pas du goût des gardiens du temple et des tuteurs d’une Algérie figée. En fait, l’enseignement dans les dialectes qu’elle préconise est seulement souhaité dans le cycle préscolaire où l’enfant de quatre ans, ne s’est pas encore détaché de la langue parlée de sa mère et de son milieu immédiat. Dans le monde qui maitrise la communication, chaque mot est pesé et tourné dans tous les sens avant de le faire diffuser, il n y a aucune place à l’improvisation et à l’a peu-prés.La nouvelle forme moderne de communiquer, c’est de prendre vite les devants et non pas tarder, puis s’obliger de courir après des demi-vérités pour les démentir ou les corriger. Un mensonge répété et repris sur les réseaux sociaux devient inéluctablement une vérité, ce qu’ont compris les terroristes qui mettent leur propagande en ligne avec un professionnalisme qui dénude les incompétences de beaucoup de pseudo-reporters et de faux journalistes.